Tout savoir sur le Plasma Riche en Plaquettes

PRP, ça veut dire quoi ?

Tout simplement Plasma Riche en Plaquettes. Pas besoin d’inventer un terme marketing pour faire plus chic : le PRP, c’est du sang, le vôtre, qu’on centrifuge pour en récupérer la partie la plus intéressante – les plaquettes – concentrées dans un petit volume de plasma. C’est ce concentré qui est ensuite réinjecté là où l’on veut stimuler la réparation ou améliorer la qualité des tissus.

Petit rappel pour les non-médecins qui lisent le blog.  

Le sang est composé notamment :

  • Du plasma :  liquide jaune translucide dans lequel baignent des cellules.
  • Des plaquettes
  • Les leucocytes ou globule blanc
  • Les érythrocytes ou globules rouges

Le sang est centrifugé durant quelques minutes. C’est la densité des différents composants qui va permettre de séparer le plasma des cellules.

Les plaquettes restent dans la partie haute du tube dans un résidu de plasma appelé

Plasma Riche en Plaquettes.

Il est plus concentré en plaquette que dans le plasma initial, car il y a moins de quantités de plasma, une partie étant restée avec les érythrocytes et les leucocytes.

Pourquoi parle-t-on de Plasma lift et Vampire Lift ?

Ce sont plutôt les Américains qui, comme souvent, sont les meilleurs pour vendre une technologie et qui ont inventé ces termes « plasma lift » ou « vampire lift ».

Ça fait mieux que PRP, c’est plus vendeur. Plasma pourquoi pas, Vampire pourquoi pas, vu que ça saigne quand on fait les injections, mais lift je ne suis pas tellement d’accord car je n’ai jamais vu un PRP lifter un visage.

Il s’agit d’un soin de qualité de peau. Bref ça n’a que peu d’importance tant que l’on injecte correctement du PRP de qualité.

Les indications de la PRP

La PRP est considérée comme un inducteur tissulaire. A ce titre les indications se sont multipliées. En gros là où vous injectez du PRP, ça va mieux, ça répare, ça s’améliore, ça produit du tissu.

Les indications les plus retrouvées sont :

  • En traumatologie :  injection de PRP intra tendineuse, intramusculaire pour améliorer les cicatrisations
  • En rhumatologie/orthopédie pour l’arthrose, pour améliorer la cicatrisation.
  • Et bien sûr en médecine esthétique pour la réjuvénation cutanée et la lutte contre l’alopécie androgénique.

Comment fait-on en pratique ?

Rien de plus simple :

1. prélèvement sanguin classique, ponction à l’aiguille papillon et prélèvements dans un tube spécifique pour la PRP.

2. centrifugation

3. récupération du PRP

4. répartition dans des seringues d’injection intradermique

Mécanisme d’action de la PRP

« Le PRP injecté dans les tissus cibles entraine une réaction en cascade aboutissant à la production de divers facteurs de croissance tissulaire. »

Notamment le FGF : « facteur de croissance des fibroblastes » à l’origine de la production de collagène et d’élastine.

On pourra citer également la production des facteurs de croissance suivant :

  • PDGF (Platelet-Derived Growth Factor) ➝ stimule la prolifération des fibroblastes et cellules mésenchymateuses, favorise l’angiogenèse et la cicatrisation.
  • VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) ➝ stimule la formation de nouveaux vaisseaux sanguins.
  • TGF-β (Transforming Growth Factor beta) ➝ régule la synthèse de collagène, la différenciation des fibroblastes, module l’inflammation.
  • EGF (Epidermal Growth Factor) ➝ favorise la prolifération des kératinocytes et la réépithélialisation.
  • IGF-1 (Insulin-like Growth Factor 1) ➝ stimule la régénération musculaire et osseuse, favorise l’anabolisme.
  • FGF-2 (Fibroblast Growth Factor 2) ➝ stimule l’angiogenèse, la prolifération cellulaire et la régénération tissulaire.

L’injection de PRP induit également la production de cytokines pro-inflammatoires et anti-inflammatoires.

  • IL-1β, IL-6, TNF-α (présents en petites quantités selon le type de PRP) ➝ activent la réponse inflammatoire initiale nécessaire à la cicatrisation.
  • IL-4, IL-10 ➝ cytokines anti-inflammatoires, limitent la chronicité de l’inflammation et favorisent une régénération « propre ».

L’injection de PRP induit également, la production de molécules complémentaires :

  • SDF-1 (Stromal Derived Factor 1) ➝ attire les cellules souches et progénitrices vers le site de lésion.
  • MMPs et TIMPs (Matrice Metalloproteinases et leurs inhibiteurs) ➝ remodèlent la matrice extracellulaire.
  • Serotonine, histamine, catécholamines ➝ modulent la perméabilité vasculaire et la douleur.

La PRP en médecine esthétique

Nous avons vu que l’injection de PRP dans le tissu cible entraîne une cascade de production favorable à la stimulation et la cicatrisation des tissus. En médecine esthétique le tissu cible est le derme.

Le PRP injecté intradermique va notamment stimuler la production du FGF qui va lui-même stimuler la production fibroblastique de collagène et d’élastine.

Le PRP est donc utilisé en réjuvénation cutanée pour améliorer la qualité de peau.

  • Micro-ridules
  • Élasticité
  • Luminosité
  • Équilibre du film bio lipidique
  • Prévention de la dermatoporose et du photovieillissement

Quels sont les patients qui font de la PRP ?

 La PRP chez le médecin esthétique

La PRP n’est pas autorisée dans tous les pays car il s’agit d’un produit dérivé du sang.

Comme souvent, il s’agit d’une régulation des autorités par méconnaissance des processus de sécurité et des risques encourus.

En effet, l’injection de PRP, en dehors du risque d’exposition au sang propre à n’importe quelle injection sous-cutanée, ne présente que très peu de risques pour les patients. Une injection intra-vasculaire de PRP, c’est finalement un retour aux sources du produit injecté.

Attention, dans certains tubes de PRP, il est ajouté de l’acide hyaluronique notamment pour les indications rhumatologie et orthopédique. A ce moment-là, le risque de thrombose intravasculaire est bien présent.

Évidemment, une formation au processus de prélèvement de centrifugation et d’injection doit être dispensée. Les fondamentaux doivent être acquis. Mais en respectant des processus simples, il s’agit vraiment d’un traitement facile à délivrer et efficace.

J’ajouterais qu’à l’heure actuelle, un traitement autologue comme le PRP, on ne peut pas faire tellement plus « bio », et durable.  

Il serait souhaitable que les autorités se concentrent plus sur la régulation des actes à visée esthétique par les personnes non qualifiées qui mettent quotidiennement en danger l’intégrité physique des patients et, à contrario, qu’elle favorise et encourage une bonne formation aux personnes éligibles, ainsi que l’accès pour les patients à ces soins de qualités.

Que disent les patients au sujet de la PRP ?

Le PRP est un soin sous-cutané de qualité de peau il est donc plus de l’ordre du ressenti et du bien-être cutané que vraiment quantifiable.

Ce n’est pas comme un IPL ou un Pico sur des tâches ou encore des injections d’acide hyaluronique dans les lèvres.

Le PRP fait partie de l’attirail thérapeutique permettant une prise en charge au long cours des patients en assurant l’amélioration de la qualité de peau et la prévention du photovieillissement et de la dermatoporose.

J’ai dans ma patientèle des véritables « fans » du PRP qui l’ont intégré comme routine de soins pour leur peau.

Je partage cette vision avec mes patients. La PRP me semble être à raison de 3 séances par année un « game changer » pour la qualité de peau au long cours.

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