Les idées reçues
On entend régulièrement en consultation : « Docteur ; OK pour l’acide hyaluronique, mais pas du botox. L’acide hyaluronique c’est naturel, on en a dans la peau. »
Oui c’est vrai qu’on a de l’acide hyaluronique dans le derme mais ce n’est pas pour autant que celui qui est injecté à visée anti-âge est « naturel ». C’est un produit extrêmement bien toléré d’une grande efficacité mais qui sort tout de même de laboratoire. On ne peut donc pas le considérer comme natif où naturel.
A ce titre il est tout à fait comparable à mon sens à la toxine botulinique, car elle présente s’il est injecté dans de bonnes conditions une innocuité quasi totale et un résultat parfaitement harmonieux, pérenne et naturel.
On entend également : « docteur ; je ne veux pas être figé je ne veux pas ressembler à une poupée donc je ne veux pas de botox ». Il est vrai qu’un botox trop dosé peut donner un aspect figé du haut du visage. Mais les excès et de la médecine esthétique visible par tous, ces visages qui ne bougent, tout rond, « gonflés », sont en général liés à un excès d’injection de filler. Ces fillers (acide hyaluronique, hydroxyapatite de calcium CaHA, Acide poly-L-lactique PLLA, graisse lipofilling) souvent injectés trop superficiellement créent une décorrélation entre la peau et la graisse native sous-jacente donnant un aspect de visage figé cireux sans expression.
Là encore je dis souvent à mes patients la toxine botulinique l’acide hyaluronique sont des produits extraordinaires qui lorsqu’ils sont maniés avec délicatesse et modération. Ils donnent des résultats naturels et efficaces. Si le praticien a suivi une formation complète avec une bonne maîtrise de l’anatomie et un apprentissage pratique avec des experts de qualité, alors ces traitements présentent également une grande sureté.
J’ajoute souvent pour celles qui ont une crainte d’avoir recours aux injections que : « les injections c’est comme le sel dans une recette ; s’il n’y en a pas, c’est un peu fade ; s’il y en a trop, c’est écœurant ».
L’acide hyaluronique, qu’est-ce que c’est exactement ?
Un peu d’histoire
En 1934, Meyer et Palmer isolent de l’humeur vitreuse bovine (l’humeur vitreuse est un gel contenu dans l’orbite de l’œil qui permet en gros de maintenir la forme de l’œil sinon il s’écraserait), une substance qu’ils nomment acide hyaluronique. Cette dénomination provenant du grec « hyalos » (vitreux) en raison de sa présence dans l’humeur vitrée et uronique en raison de la présence d’acide hexuronique. L’appellation plus récente « hyaluronane » est utilisée depuis 1984 en conformation avec la nomenclature internationale des polysaccharides pour désigner à la fois l’acide hyaluronique et le hyaluronate de sodium.
Un peu de chimie
L’acide hyaluronique est un sucre, un polysaccharide. Il est composé de petites chaînes qui se répètent à l’infini pour former la molécule complète d’acide hyaluronique. Ce sont ces chaînes qui vont être coupées par la hyaluronidase pour dégrader l’acide hyaluronique.
Un être humain de 70 kilos contient environ 15 g d’acide hyaluronique, dont 50% au sein de la peau. Il y a un renouvellement quotidien d’environ 5 g, soit 1/3, de la totalité de l’acide hyaluronique contenue dans le corps chaque jour.
Un peu de technologie
Vous allez me dire, mais, si l’acide hyaluronique est renouvelée chaque jour d’un tiers lorsque l’on va l’utiliser en injection, il ne va pas tenir longtemps. En réalité l’acide hyaluronique de synthèse produit en laboratoire va être réticulé. C’est-à-dire que les brins d’acide hyaluronique, comparables à ceux qu’on trouve naturellement dans la peau, vont être reliés par des petits ponts qui vont les solidifier et les rendre moins sensibles à l’hyaluronidase contenue dans la peau. Ainsi les produits vont tenir beaucoup plus longtemps sous la peau tout en étant bien tolérés. Ceci explique aussi les différents types d’acides hyaluroniques disponibles. Plus ou moins épais, durs, en lien avec le degré de réticulation, donc le nombre de ponts que les industriels mettent entre les brins d’acide hyaluronique. Plus l’acide hyaluronique est réticulé, plus il est « dur » et tient longtemps sous la peau.
Un peu de cuisine
L’acide hyaluronique est synthétisé, non seulement de manière naturelle dans le corps, mais peut aussi être produit par différents procédés, à des fins médicales ou cosmétiques. Dans le passé, l’acide hyaluronique était notamment obtenu par extraction à partir de certains tissus animaux très riches en acide hyaluronique (par exemple la crête de coq). La production biofermentative est cependant de loin la méthode la plus moderne et répandue de nos jours. Des cultures bactériennes spéciales synthétisent par fermentation et filtration en plusieurs étapes, un acide hyaluronique pour ainsi dire «végan», qui présente l’avantage d’être particulièrement pur et de haute qualité, exempt d’allergènes. Appliqué sur la peau, l’acide hyaluronique pénètre rapidement et assure une hydratation optimale et de longue durée, tout en apaisant les irritations cutanées désagréables. En injection il présente une très bonne tolérance et quasiment aucune réaction inflammatoire.
En conclusion
L’acide hyaluronique effectivement on en produit naturellement dans la peau, mais celui qu’on injecte est issu de l’industrie. Cela dit c’est un produit extrêmement bien toléré qui ne produit quasiment plus d’effets indésirables inflammatoires, il doit être bien injecté au bon endroit pour éviter les complications de type embolisation. C’est pour ça qu’il est fondamental que les professionnels autorisés à injecter de l’acide hyaluronique soient formés de manière extrêmement rigoureuse avec un accent mis sur la sécurité des traitements. La formation SAMBA répond parfaitement à ce besoin.
Sur le marché il existe une offre pléthorique d’acide hyaluronique avec des laboratoires du monde entier parmi les plus connus le laboratoire Allergan qui produit la gamme Juvéderm, le laboratoire Galderma qui produit la gamme Restylane, le laboratoire Merz qui produit la gamme Belotero, le laboratoire Ibsa qui produit la gamme Aliaxin, le laboratoire Vivacy, le laboratoire Teoxane, le laboratoire Croma, et bien d’autres encore.
Donc par rapport à la protéine botulinique il n’est pas plus naturel et son utilisation ne donne pas des effets plus naturels que la toxine botulinique. Il s’agit juste de respecter les bonnes indications et de traiter les patients avec mesure et harmonie.
Et la toxine botulinique, qu’est-ce que c’est exactement ?
Un peu d’histoire
La toxine botulinique est une protéine. Elle a été isolée par Van Ermengen en 1987 chez les patients atteints de botulisme.
Progressivement à partir des années 70-80, elle va être utilisée et donc produite, chez l’homme, dans le traitement des hypertonies musculaires. Pour les strabismes, mais aussi les spasticités dans les troubles neurologiques avec par exemple les pieds équins. La toxine botulinique va permettre de relâcher les muscles et donc corriger l’hypertonie. C’est le docteur Alan Scott ophtalmologue aux états unis qui le premier va utiliser la toxine botulinique pour traiter un strabisme. Il cèdera les droits de sa découverte au laboratoire Allergan pour 4,5 millions de dollars … A regret.
C’est un couple de médecins canadiens, les Carruthers, ophtalmologue et dermatologue, qui vont lors d’un traitement de blépharospasme (clignement incontrôlé de la paupière) traiter la zone de la glabelle (la ride du lion) et des pattes d’oie. Ils constatent un effet d’atténuation de ces rides par relâchement des muscles corrugateurs et procérus (rides du lion) et orbiculaire (patte d’oie). À partir de là l’indication esthétique était trouvée, les autorisations d’utilisation sont progressivement apparues et la toxine botulinique comme on la connaît à visée esthétique a fait son entrée fracassante dans le traitement et la prévention des rides de vieillissement.
Un peu de chimie
Il s’agit d’une protéine produite par une bactérie, le clostridium, qui va bloquer la jonction neuromusculaire en prenant la place de l’acétylcholine. C’est un peu technique mais grosso modo quand vous avez un muscle qui se contracte volontairement il va y avoir entre le nerf et le muscle une petite molécule qu’on appelle un neurotransmetteur. Ce neurotransmetteur va donner l’ordre aux muscles de se contracter suite à la stimulation du nerf. La toxine botulinique prend la place de ce neurotransmetteur, mais n’est pas active, donc elle va empêcher la contraction musculaire. Alors c’est très bien quand c’est contrôlé, mais dans le cadre du botulisme ça faisait notamment des détresses respiratoires par paralysie des muscles respiratoires entrainant le décès des patients.
Un peu de marketing
La toxine botulinique, le grand public l’appelle botox, mais en fait le botox c’est une marque déposée par le laboratoire Allergan qui a été le premier à mettre à disposition la toxine botulinique.
De nos jours plusieurs laboratoires produisent une toxine botulinique : Allergan produit le botox et vistabel, Galderma produit Dysport, Azzalure, et Aluzience Merz produit Xeomin et Bocouture.
En conclusion
Donc au même titre que l’acide hyaluronique la toxine botulinique est un produit de synthèse qui a certainement concentré beaucoup de peurs et de critiques des excès des traitements a visés esthétiques, mais qui n’est que rarement responsable des « ratés de la médecine et de la chirurgie esthétique ».
Au contraire, de notre point de vue de médecins esthétique, il s’agit d’un produit extrêmement efficace avec une innocuité quasi totale et un risque d’effets secondaires très limité et surtout réversible dans le temps.
Pour résumer
Vous l’aurez compris, l’acide hyaluronique et la toxine botulique sont 2 incontournables de la médecine esthétique moderne. Ils permettent d’obtenir des résultats naturels harmonieux et durables si tant est qu’il soit injecté par des professionnels ayant suivi une formation théorique et pratique de haut niveau telle que la propose l’académie de médecine esthétique SAMBA.