La Médecine Esthétique, un domaine en constante évolution, se distingue par son approche non invasive et son engagement éthique. Accessible à tous les docteurs en médecine, cette spécialité, bien que non reconnue officiellement par les universités, s’est imposée grâce à des traitements devenus standards comme la toxine botulique, l’acide hyaluronique, ou encore les lasers médicaux.
Évolution de la Médecine Esthétique
La Médecine Esthétique est une spécialité non reconnue en tant que telle par les différentes universités à travers le monde, puisqu’elle est considérée comme une sous-spécialité, un Master, ou une spécialisation postgrade. Elle est accessible à tous les docteurs en médecine.
Depuis maintenant 30 ans la Médecine Esthétique existe avec, évidemment, beaucoup de progression dans les différents types de traitements et la confirmation de certains traitements devenus Gold standard en Médecine Esthétique, comme la toxine botulique, l’acide hyaluronique ou les lasers médicaux notamment à visée épilatoire, ou encore les Energy Based Devices qui stimulent les fibroblastes sécrétant du collagène et de l’élastine à travers différentes sources d’énergie comme la radiofréquence ou les ultrasons.
Comme toute discipline nouvelle, beaucoup de médecins de différents horizons se sont intéressés aux divers traitements et aux différentes possibilités qu’offre la Médecine Esthétique. Aujourd’hui, il y a trois grandes spécialités qui se sont déclarées expertes et dominantes dans le monde de la Médecine Esthétique : les dermatologues, les chirurgiens plasticiens et les médecins généralistes. Pour des raisons différentes, chaque spécialité revendique sa légitimité : la dermatologie pour son expertise de la peau, la chirurgie plastique pour son approche esthétique, et la médecine générale pour sa curiosité et son approche holistique.
La Médecine Esthétique telle qu’on la connaît maintenant est le résultat du travail de nombreux praticiens qui ont importé, essayé des techniques, publié les résultats et qui dessinent maintenant les contours de la Médecine Esthétique moderne, qui se veut à la fois sûre, efficace, non invasive et éthique. Bien que l’on puisse voir des excès dans les médias et dans la rue, la grande majorité des patients qui ont recours aux techniques modernes de Médecine Esthétique le font de manière extrêmement modérée, avec des résultats très satisfaisants et indétectables.
L’importance de la formation en Médecine Esthétique
Ces trois grandes spécialités sont à l’origine des plus grands progrès en Médecine Esthétique. Cependant, il y a eu des années durant lesquelles beaucoup ont considéré que la Médecine Esthétique devait être l’apanage de la corporation des dermatologues, des chirurgiens plasticiens ou des généralistes, ce qui a empêché l’émergence d’une formation et d’un cadre théorique commun reconnu par les autorités. Pour des raisons parfois peu avouables, au premier rang desquelles se trouve l’accaparement de la manne financière représentée par le marché de la Médecine Esthétique à travers le monde, mais c’était là une erreur d’analyse, car comme souvent, vouloir protéger ses acquis, défendre une idéologie, à travers une corporation mène bien souvent à l’absence de consensus et donc à des possibilités de faire croître et se développer sainement un concept. J’en veux pour preuve, à l’heure où j’écris ces mots, que la plus grande menace pour les patients, et indirectement pour la pérennité des praticiens en Médecine Esthétique, ne vient pas du confrère d’une autre spécialité, mais bien de l’esthéticienne non qualifiée ou du simple quidam qui se procure des produits de qualité douteuse sur Internet et se déclare injecteur ou épilateur laser professionnel. Mais la crainte l’emporte souvent sur la raison, et c’est bien ce qui a empêché pendant des années cette magnifique spécialité d’éclore comme une spécialité médicale qui aurait pu être reconnue bien plus tôt. C’est à cela que nous essayons de participer avec l’Académie de Médecine Esthétique SAMBA. Sans doute, pour que à l’avenir, tous les médecins souhaitant pratiquer la Médecine Esthétique le fassent sur une base de connaissances commune, ce qui permettra d’harmoniser les pratiques, de prendre en charge les patients de manière plus sûre, et de se préparer à la prochaine étape qui sera certainement l’autorisation des injections pour les non-médecins, formés évidemment, mais non-médecins, à l’instar des lasers médicaux et de la plupart des actes médicaux délégués qui nécessitent certes une connaissance accrue du corps, mais qui peuvent être appris de manière sécuritaire si le geste est répété et supervisé pour prendre en charge une éventuelle complication.
Cela aurait permis à tous les médecins souhaitant pratiquer la Médecine Esthétique de suivre une formation de qualité et faisant consensus au sein des différentes sociétés savantes. J’ai personnellement suivi plusieurs projets qui n’ont pas abouti, car ils étaient portés par l’une ou l’autre des corporations. C’est ce qui nous a motivé dès le départ avec ma consœur, la doctoresse Delarive, à la création de l’Académie SAMBA. En étant vigilant de proposer ce projet à des experts qui partagent les valeurs de base, à savoir la médecine basée sur les preuves, la sécurité, l’harmonie des traitements et l’éthique, et qui viennent des trois spécialités citées précédemment. Cela signifie que des professionnels dermatologues, chirurgien plasticien et médecin esthétiques se sont réunis autour de valeurs communes pour proposer un diplôme et des cours qui font consensus, issus des publications modernes et qui vont au-delà des clivages connus depuis des années. Le but ultime est de pouvoir avoir une corporation de médecins.
Vers un avenir harmonisé
Le but de la formation basée sur l’évidence est donc de pouvoir définir un cadre de pratique pour les praticiens qui veulent s’engager dans un processus professionnel vertueux de formation à la Médecine Esthétique. Ceci inclut une partie théorique complète et ensuite une mise en application à travers des stages pratiques, puis à l’avenir, à travers des suivis en stage de centre de médecine agréé, bien sûr, par SAMBA. Et nous espérons que cela sera certainement rejoint par d’autres projets de ce type dans l’avenir. Notre vision est celle d’une Médecine Esthétique avec plusieurs offres de formation, mais qui se basent toutes sur un socle commun scientifique et basé sur des preuves.
Au-delà de la formation et de partager un tronc commun de connaissances, il s’agit aussi de créer une communauté de médecins qui partagent des valeurs et qui pourront donc échanger. C’est là aussi où un modèle comme celui de SAMBA, ou d’autres académies hybrides, avec une partie de formation théorique digitale en distanciel et une autre partie de formation pratique à travers les stages ou les workshops, va permettre de développer une communauté. Notamment à travers la plateforme dédiée à l’apprentissage, sur laquelle les médecins vont pouvoir poser leurs questions, chercher dans la bibliothèque de questions des réponses qu’ils peuvent se poser dans leur pratique, consulter un confrère ou une consœur sur une problématique précise, exposer leurs sujets d’inquiétude, les complications éventuelles, les insatisfactions, mais aussi les satisfactions, les idées de voyages, les idées de congrès. Quelles sont les dernières innovations, un avis sur telle ou telle pratique qui se développe dans telle ou telle partie du monde bref, une véritable communauté qui va pouvoir échanger et partager un certain nombre d’informations pour faire grandir la spécialité, le tout dans un cadre scientifique.
Conclusion
La Médecine Esthétique est plus qu’une simple spécialité médicale ; c’est une communauté en pleine expansion, dédiée à l’excellence, à l’innovation et à l’éthique. En tant que praticiens, nous sommes au cœur de cette évolution passionnante, engagés à offrir des soins exceptionnels et à façonner l’avenir de notre profession.