Une spécialité reconnue depuis 2013
La médecine esthétique non chirurgicale
En Belgique, une loi encadrant la pratique de la médecine esthétique a été promue le 23 mai 2013 et publiée officiellement le 2 juillet 2013.
Cette loi vise à encadrer la pratique de « la médecine esthétique non chirurgicale » qui se définit comme suit :
- Tout acte technique médicale non chirurgical, réalisée à l’aide de tout instrument, substance chimique ou dispositif utilisant toute forme d’énergie, comportant un passage à travers la peau ou les muqueuses, et visant principalement à modifier l’apparence corporelle d’un patient à des fins esthétiques à l’exclusion de tout but thérapeutique ou reconstructeur. Sont compris les dispositifs utilisant toute forme d’énergie, les dispositifs utilisant le laser de classe 4 ou supérieure ou la lumière pulsée intense.
Qui est concernée
Extraits de la loi. L’entièreté des habilitations listant dans la loi belge peut être consultée en cliquant ici.
Art. 13. Les médecins titulaires du titre professionnel de médecin généraliste visé à l’article 1er de l’arrêté royal du 25 novembre 1991 qui suivent une formation menant au titre professionnel de médecin spécialiste en médecine esthétique non chirurgicale visé à l’article 1er du même arrêté royal peuvent poursuivre l’exercice de la médecine générale durant leur formation et pendant les deux années qui suivent l’obtention du titre de médecin spécialiste en médecine esthétique non chirurgicale précité.
Art. 14. Les titulaires d’un des titres professionnels particuliers réservés aux titulaires d’un diplôme légal de licencié en sciences dentaires visé à l’article 3 de l’arrêté royal du 25 novembre 1991 sont habilités à réaliser l’ensemble des actes relevant de la chirurgie esthétique ou de la médecine esthétique non chirurgicale dans la région intra-orale.
Art. 15. Les esthéticiens disposant des compétences professionnelles fixées par le Roi sont habilités à utiliser les techniques d’épilation par laser de classe 4 ou par lumière pulsée intense, s’ils ont suivi une formation fixée par le Roi.
Cette loi est le fruit du travail constant et en concertation des acteurs de la filière en médecine esthétique en Belgique, et notamment de la Société Belge de Médecine esthétique (SBME/BVEG) qui a contribué à l’écriture de cette loi et soutenu sa promulgation.
La médecine esthétique est une spécialité à part entière en Belgique. Les docteurs en médecine sont habilités à pratiquer la médecine esthétique avec des spécificités selon la spécialité d’origine. Les dentistes également, avec une limitation à la zone intraorale.
Tous sont soumis à une obligation de formation spécifique et de formation continue.
À ma connaissance, peu de pays ont réussi à promulguer une loi aussi claire et encadrante qui permet à tout à chacun de pratiquer la médecine esthétique dans le cadre qui lui est réservé et sous couvert d’une formation dédiée. C’est une avancée remarquable dont beaucoup de pays devraient s’inspirer.
La formation des médecins esthétiques belges
Une fois le cadre légal édité, il fallait disposer d’une formation de qualité pour les médecins souhaitant pratiquer la médecine esthétique.
Il fallait une formation Evidence Based Medicine (EBM) faisant la synthèse des recommandations de bonnes pratiques actuelles afin d’harmoniser les pratiques pour toujours plus de sécurité et d’éthique.
La médecine esthétique est une discipline qui répond très bien au format « master » pour les professionnels de santé.
En effet, pour les médecins généralistes, les dermatologues, chirurgiens plasticiens, les oto-rhinos-laryngologues, ophtalmologues, et encore bien d’autres spécialistes :
- Elle « s’ajoute » aux connaissances communes à tous les docteurs en médecine qui maîtrisent la physiologie, l’anatomie et la biologie cellulaire du corps humain.
- Elle est une discipline interspécialité.
- Les recommandations de bonnes pratiques sont maintenant publiées.
- Ses fondamentaux peuvent être enseignés dans leur totalité sur un format master ou DU, DIU.
Mais pour faire une formation EBM répondant à des critères stricts de pédagogie médicale (UEMS), et sans conflit d’intérêts, il faut des ressources humaines et financières privées très importantes.
C’est ce que l’académie SAMBA a réussi à faire en fédérant autour d’une vision commune : des Professeurs, des KOL et des spécialistes reconnus ayant une rigueur scientifique et des valeurs éthiques irréprochables, pour faire émerger une formation de base de référence en médecine esthétique.
La SBME/BVEG a donc cherché à mettre à disposition de tous ses membres une formation complète en médecine esthétique qui s’inscrit dans le cadre légal belge.
Comme le diplôme SAMBA a été pensé, créé, designé, audité et accrédité pour répondre au besoin de formation en médecine esthétique des médecins en Europe et à travers le monde, nous avons été honorés d’être sélectionnés par la société belge de médecine esthétique comme formation officielle pour leurs membres.
La Belgique a donc, de manière pragmatique, réussi à cadrer la pratique de la médecine esthétique sur son territoire en promulguant une loi claire et en se dotant d’un outil de formation efficace qui permet de rapidement harmoniser les pratiques et de se conformer aux recommandations de bonnes pratiques actuelles en médecine esthétique.
La solution de collaboration SBME/BVEG est donc un modèle vertueux qui devrait faire des émules.
Pour résumé une loi claire et une formation de qualité qui s’appuie sur des preuves scientifiques (EBM) avec des valeurs éthiques et de sécurité permettent à la SBME/BVEG d’offrir un cadre d’exercice de la médecine esthétique clair et sain à ses membres.
Une étape de plus vers une harmonisation européenne
Le diplôme de médecine esthétique SAMBA a pour ambition de devenir une formation de référence au service des sociétés savantes de chaque pays.
Nous allons promouvoir ce modèle qui offre à chaque gouvernement, ministère de la Santé, sociétés savantes, une solution simple, rapide et efficace pour réguler la pratique de la médecine esthétique dans de bonnes conditions.
Ceci permet d’harmoniser les pratiques, de s’assurer que les médecins suivent les recommandations de bonnes pratiques publiées et donc d’augmenter la sécurité des traitements au bénéfice des patients.
Le meilleur des deux mondes, qui s’associe au service de la santé publique et de la prise en charge des patients.
Une collaboration gagnant-gagnant
La collaboration entre une société savante et une formation privée permet de multiples synergies au bénéfice des praticiens et du public.
Les membres de la société savante sont orientés vers la formation et bénéficient dès lors d’un avantage sur les frais d’inscription. Une partie des frais d’inscription reviennent à la société savante qui peut, dans la continuité de la formation et de l’acquisition des fondamentaux par ces médecins membres, organiser des workshops, des congrès, et des séances de formation continue tout au long de la carrière de leurs médecins membres.
Une société savante attractive et renforcée
En effet, l’attractivité de la société savante est renforcée, et le nombre d’adhérents augmente.
Une formation de base commune permet aux sociétaires d’échanger sur un postulat scientifique commun et de faire évoluer la spécialité au sein de la société.
La crédibilité est renforcée, car plus une société savante vit, plus sa voix porte, plus sa capacité d’action est importante et donc permet de bien représenter les intérêts de ses membres adhérents.
Une formation qui accompagne et fédère
L’académie, de son côté, peut croître et faire grandir la communauté et donc proposer du mentoring, des plateformes d’échanges entre spécialistes, du parrainage, des nouveaux cours et des masterclass.
Les échanges entre l’académie et les sociétés savantes permettent de fédérer une communauté active et motivée au bénéfice final des patients.
Une formation continue
La collaboration entre une société savante et une formation privée permet de développer une alternance entre l’acquisition des fondamentaux et l’organisation de divers événements autour de la spécialité, comme des workshops, des congrès, des webinaires et tout autre support de formation qui peuvent être organisés par la société savante ou en collaboration directe avec l’académie. Cela permet d’offrir aux médecins sociétaires et alumni, une offre de formation continue de qualité toujours à la pointe de la connaissance et de l’évolution de sa spécialité.
Des spécialités dans la spécialité
Un autre effet bénéfique de la synergie entre une société savante ou le domaine public et la formation privée et la possibilité d’offrir et de produire de nouveaux cours dédiés à des techniques spécifiques.
Les demandes peuvent émaner des alumnis eux-mêmes qui, tout au long de leur carrière, vont acquérir de nouvelles connaissances et seront demandeurs de formation sur des techniques bien spécifiques dans la spécialité, telle que : les fils tenseurs, la rhinoplastie liquide, la gynécologie esthétique, la gestion des complications ou d’autres thèmes qui émergeront avec les évolutions techniques et sociétales.
Ainsi, les médecins qui s’inscrivent dans ce processus de formation bénéficient d’une base solide pour toute leur carrière, mais aussi d’un suivi et de possibilité de faire évoluer leur pratique dans le temps.
En conclusion
Grâce au travail remarquable et abouti de la SBME/BVEG, la Belgique est l’un des seuls pays à reconnaître la médecine esthétique comme une spécialité depuis 2013.
Avec cet esprit rigoureux, la SBME/BVEG a audité en Europe les diverses formations privées en médecine esthétique existantes. Nous avons été honorés d’être sélectionnés pour être la formation officielle recommandée par la SBME/BVEG, offrant ainsi à tous ses membres belges une formation complète, sur un format hybride, accréditée par l’Union Européenne des Médecins Spécialistes (UEMS). Cette collaboration permet aux médecins belges pratiquant la médecine esthétique d’acquérir les fondamentaux de la spécialité élevant le niveau global de tous ces praticiens au bénéfice premier des patients et du public.
De plus, cette collaboration permet le développement de nouvelles formations et l’assurance d’une formation continue à travers la mise en place de congrès, de workshops et la production de nouveaux cours sur des thématiques spécifiques.
Cette collaboration, déjà plébiscitée, en appelle d’autres et nous nous réjouissons des prochaines étapes vers l’harmonisation des pratiques en médecine esthétique.