Aujourd’hui, je vais reprendre les questions, craintes et fausses vérités les plus entendues et répandues en médecine esthétique. Je tenterai d’y apporter un éclairage objectif qui peut vous aider à aborder la médecine esthétique de la meilleure des manières.
« Elle était tellement belle avant, vous savez comment elle est maintenant ? »
Le constat
Thème classique des discussions avec nos patients. On prend l’exemple d’une personnalité connue qui, du jour au lendemain, ou bien, progressivement, s’est littéralement déformée. Lèvres, joues, nez ont été transformés à l’excès ou subi des dommages irréversibles.
Alors comment ces personnalités, ayant les moyens de s’offrir les services des plus grands spécialistes, peuvent subir de telles transformations les rendant parfois méconnaissables et surtout, beaucoup moins attractives pour le grand public.
Le processus dysfonctionnant
Il s’agit en fait d’un dysfonctionnement de la relation médecin-patient. En effet, ces personnalités sont souvent beaucoup plus vulnérables qu’on ne le croit. La plupart des personnes qui gravitent autour de ces personnalités en tirent un bénéfice secondaire. Les relations qu’ils entretiennent sont faussées et le conseil n’est pas toujours bienveillant.
Certains médecins peu scrupuleux, mettent de côté l’éthique et le professionnalisme le plus basique pour céder aux sirènes de l’argent. De son côté, le patient perd son sens critique et sa raison, demandant toujours plus, souvent poussé par le stress de ne plus être « bankable ».
Ce que je dis souvent à mes patients, c’est que c’est effectivement marquant, visible et choquant, mais que ce n’est absolument pas représentatif des bénéfices que peuvent apporter une médecine ou une chirurgie esthétique de qualité bien exécutée en posant la bonne indication.
J’ajoute que depuis quelques années, on voit des phénomènes de retour de célébrités qui pouvaient apparaître comme « fake », et qui en quelques semaines ou mois retrouvent un visage harmonieux.
Dans la plupart des cas, il s’agit d’excès d’acide hyaluronique injecté au mauvais endroit (en sous-cutané) et qui, heureusement, peut être dissous grâce à la hyaluronidase.
Comment l’éviter
Exiger des médecins formés aux techniques de médecine esthétique moderne, basées sur des preuves.
« Je ne veux pas être figé je veux garder mon expression »
Le constat
Cette phrase revient très régulièrement en consultation, il est vrai que ça peut arriver. Il faut bien distinguer deux typologies d’excès en médecine esthétique qui peuvent conduire à un aspect de visage figé.
Premier type de visage figé : une toxine botulinique mal dosée
La toxine botulinique est une protéine qui va être injectée dans les muscles peauciers de la face essentiellement sur le tiers supérieur. Il existe de nombreuses marques sur le marché (Botox®, Vistabel®, Dysport®, Azzalure®, Xeomin®, Bocouture®, Jeuveau®, Nuceiva®, Daxxify®, Letybo®, Alluzience®, Relfydess®). Mais le choix d’une marque n’a rien à voir avec l’aspect figé.
La protéine botulinique va remplacer le neurotransmetteur acétylcholine, empêchant temporairement la contraction musculaire. Le muscle peaucier est relié à l’os et à la peau, sa contraction entraîne une cassure de la peau qui, à terme, entraîne une ride. Si cette contraction est contrainte ou limitée, la ride ne se forme pas et la mise en tension de la peau laisse une ride atténuée.
Le processus dysfonctionnant
Si la toxine botulinique est trop dosée, notamment sur le front, cela fige le tiers supérieur de la face, ce qui n’est pas très souhaitable.
Heureusement, un praticien bien formé saura parfaitement doser votre traitement par toxine botulinique, qui s’avère être un produit extrêmement efficace, à la fois préventif et curatif, pour le vieillissement du tiers supérieur du visage.
En résumé, la toxine botulinique c’est un peu comme le sel dans une recette, quand il y en a trop c’est indigeste, quand il n’y a pas du tout c’est un peu fade …
Comment l’éviter
Exiger des médecins formés aux techniques de médecine esthétique moderne, basées sur des preuves.
Deuxième type de visage figé : l’excès d’acide hyaluronique
Souvent, les patients me disent « je ne veux pas de toxine botulinique, car je crains d’être trop figé » ou encore que « ça fait gonfler le visage ». Après leur avoir fait part des conséquences d’un mauvais dosage, je leur explique que très souvent, ce qui donne un visage figé ou sans expression, ce sont les injections d’acide hyaluronique mal positionnées.
Le processus dysfonctionnant :
Pour garder l’expression et donner un effet tenseur et liftant au visage, l’acide hyaluronique doit être positionné en profondeur contre l’os. Dans la grande majorité des cas, par manque de formation, de connaissances et d’expérience, le praticien va l’injecter sous la peau, dans le plan sous-cutané.
Et je ne parle pas des esthéticiennes qui n’ont aucune idée même de l’anatomie et de l’existence de différents plans d’injection d’acide hyaluronique. Mais ça, c’est un autre débat, ça s’appelle de l’exercice illégal de la médecine, avec atteinte à l’intégrité physique d’autrui, et c’est passible d’emprisonnement.
Si l’acide hyaluronique est injecté en excès juste sous le plan sous-cutané, il va écraser la graisse et décorréler le plan cutané du plan musculaire et graisseux, pour ainsi donner un visage sans expression, comme si un masque gélatineux était venu se placer en surface de la graisse et des muscles du visage.
Comment l’éviter
Vous l’aurez compris l’acide hyaluronique comme la toxine botulinique sont des produits incroyables, d’une efficacité exceptionnelle et d’une innocuité rare. Mais ils doivent être injectés au bon endroit avec un bon produit et en bonne quantité. De plus, ils doivent être combinés à d’autres traitements liftant (HIFU ulthérapy®, radiofrequence Thermage®) pour qu’ils aient une efficacité naturelle et surtout durable, respectant l’harmonie et la différence des visages de tout un chacun.
Pour ça, exigez des médecins formés aux techniques de médecine esthétique moderne, basées sur des preuves.
« Plus j’injecte, plus ça va migrer, plus mon visage va s’alourdir »
Le constat
Oui, le gel d’acide hyaluronique peut, à terme, migrer s’il n’est pas injecté au bon endroit.
De plus en plus de patients, à travers les vidéos qu’ils regardent sur les réseaux sociaux, m’interrogent sur le risque de migration de l’acide hyaluronique. Petite précision sur ce point, la toxine botulinique étant une protéine invisible à l’œil nu avec un poids moléculaire négligeable ne peut migrer et s’accumuler.
Le processus dysfonctionnant
Le phénomène concerne le gel d’acide hyaluronique ou tout autre gel injecté sous la peau, dans le plan sous cutané ou graisseux.
Comment l’éviter
Au niveau des pommettes, le gel d’acide hyaluronique doit être injecté en profondeur contre l’os, il est ainsi tenu à la fois par le SMAS (Système Musculo Aponévrotique Superficiel) et les ligaments notamment le ligament zygomatique-cutanée et l’ORL (Orbicularis Retaining Ligament). Ainsi, le produit ne peut pas migrer, donne un effet liftant naturel, maintient l’expression du visage pour un effet durable.
« L’acide hyaluronique, ça reste sous la peau pour toujours ? »
Le constat
Oui, les acides hyaluroniques réticulés peuvent laisser un résidu. Ils perdent leur capacité rhéologique mais ne se dégrade pas à 100%. Ceci a été mis en lumière par l’article de la journaliste anglaise Alice Hart Davis.
Il reste comme un film sous la peau. A mon sens cela ne pose pas de souci tant que le filler est injecté au bon endroit.
Comment contourner ce problème
Comme je l’ai expliqué précédemment, bien injecté et dans la bonne couche, le filler ne migre pas.
J’ajoute que s’il y a des résidus à long terme et si ceux-ci sont sur le périoste, ils vont pérenniser le résultat.
Le périoste avec l’âge, et le massif facial dans son ensemble, régresse en taille. Cela peut aller parfois jusqu’à un centimètre au niveau du menton. On comprend dès lors que même s’il y a un résidu d’acide hyaluronique sur cette zone cela va contrer le phénomène de résorption osseuse sur le long terme.
« Si je commence et que j’arrête ensuite, ce sera pire qu’avant ? »
Le constat
Non c’est faux. Je réponds très souvent à cette question en consultation. À mon sens, la médecine esthétique, ce n’est que du gain si c’est bien fait.
Le processus fonctionnant
Concernant la toxine botulinique
Vous faites une fois dans votre vie des injections de toxine botulinique de la ride du lion. Vous allez avoir pendant 4 à 6 mois une relaxation des muscles de la glabelle (processus et corrugateurs), de la patte d’oie (obicularis oris) et du front (frontalis), avec une amélioration et une régénération du derme et donc de la ride.
Si vous n’en refaites plus jamais, vous avez eu 6 mois de prévention de l’aggravation de vos rides. Il n’y a pas de rebond négatif.
Sur le long terme, la toxine botulinique pourrait créer un affaiblissement des muscles d’expression, je dirais que c’est exactement ce que l’on recherche : une expression douce qui ne casse pas le derme, ne crée que peu de rides, tout en maintenant une expression naturelle.
Concernant l’acide hyaluronique
Il s’agit d’injecter de manière adéquate les bonnes quantités, le bon produit et surtout, au bon endroit pour que celui-ci s’inscrive parfaitement dans le phénomène de vieillissement du visage sur le long terme. Dès lors, si vous arrêtez, le produit se résorbe peu à peu et vous retrouvez votre courbe de vieillissement naturel sans rebond négatif. Vous avez ralenti le vieillissement durant tout ce temps.
Ce que je vous conseille de faire
Les traitements combinés
Avec vos injections d’acide hyaluronique et de toxine botulinique, combinez avec ces autres procédures telles que la biostimulation des fibroblastes par (HIFU ulthérapy®, radiofréquence Thermage® Morpheus®), les mésothérapies, les lasers vasculaires, les lasers de resurfacing (Fraxcel®), les lasers et IPL pigmentaires, le profhilo®, le PRP (plasma riche en plaquette), l’hydroxyapatite de calcium (CaHA radiesse®, Harmonyca®), le PLLA (acide L-poly-Lactique, Sculptra® Lanluma®).
Tous ces traitements visent à corriger les imperfections de la peau qui se manifestent avec le temps, ou stimuler sa tonicité et sa qualité.
Le principe est simple tant que vous en faites, vous êtes préventif voire curatif. Lorsque vous arrêtez, vous allez progressivement retrouver une courbe de vieillissement classique sans rebond négatif.
Là encore, tout ce que vous aurez fait est du gain. Lorsque vous vous arrêtez, vous ne perdez pas ce gain, vous avez juste ralenti le phénomène.
Bien sûr, pour ça, exigez des médecins formés aux techniques de médecine esthétique moderne, basées sur des preuves.